Corsica Sport Travel, organisateurs de voyages sportifs en Corse

Courir en musique ? Interdit en compétition.




Déjà assez répandue dans les courses types marathons ou semi, l'interdiction d'écouter de la musique dans les courses hors stades vient d'être officialisée par la Fédération Française d'Athlétisme.

La musique, un dopant de performance ?

Dans son règlement 2016, la FFA publie donc un ajout à son règlement qui stipule que l'on ne peut plus "courir en musique" lors des épreuves officielles.
Le Règlement Sportif de la FFA n’autorise pas les aides apportées aux athlètes en compétition, que ce soit par utilisation de certains matériels (règle F144.2 (b), prohibant radio, lecteur de cassette ou CD, téléphone portable ou équipement similaire), ou en ayant recours à un ou des accompagnateurs. Les podomètres ou GPS ne sont pas considérés comme une aide.
A la lecture de ce texte, on s'aperçoit clairement que la musique est donc considérée comme une aide à la course à pied, un moyen de doper son allure, de relancer son rythme quand celui-ci défaille, mais aussi une aide déguisée, à travers les différentes applications de running, pour obtenir des indications sur son temps, état etc...

Ne soyons pas dupes, cette aide existera toujours avec les superbes outils que sont les montres et podomètres que nous avons au poignet. D'ailleurs, pas d'interdiction pour ces compléments, alors qu'ils sont de façon très nette un moyen de mieux gérer sa course.
Toutefois, nous devons le reconnaître, les playlists que nous embarquons dans nos smartphones pour courir sont rarement les choix musicaux fait pour l'harmonie de la musique ou l'interprétation parfaite du solo de guitare dans le 3 eme couplet.
Non, cette musique embarquée est faite pour nous pousser, quels que soient les rythmes choisis. Il sont là pour nous donner un coup de fouet permettant d’accélérer de nouveau quand les temps au kilomètre commencent à baisser. Mais doit-on considérer cela comme un dopant ou plutôt un dopant illégal ?

Et la sécurité dans tout ça ?

L'autre argument, lui aussi tout à fait compréhensible, est le soucis de sécurité.
Courir un semi marathon comme celui de Porto Vecchio est un plaisir partagé avec des centaines de personnes. Alors quand il s'agit de courir à Paris, Berlin ou New York, dans une foule dense de milliers de runners, le fait de s'isoler dans sa bulle musicale peut vite devenir problématique pour la gestion de l'entourage. Une fois isolé musicalement, vous n'entendrez pas les autres coureurs, les messages, les signaux etc... et cela est plutôt dangereux.
Cette règle qui s'appliquait déjà pour les plus grand événements de façon plus ou moins officielle, est donc maintenant inscrite au règlement FFA pour les courses hors stades. Donc aussi pour les trails.
 

La musique au coeur de la nature ?

Le cas des trails et autres courses de montagne est là encore un peu différent.
Il y a sans doute beaucoup moins de pratiquants qui participent à des trails avec des écouteurs (mais oui, il y en a).
D'abord parce que l'environnement est totalement différent, la pleine nature étant moins "agressive" que les espaces urbains.
Ensuite parce que courir sur un "petit" sentier est forcément plus problématique que sur un bord de route, les croisements devenant parfois complexes, il est préférable de les anticiper... donc d'entendre les autres runners.
Idem pour des raisons de sécurité.
L'exemple des trails de la Restonica et Tavignano est très parlant. La partie courue dans les pierres de la brèche de Capitello par exemple, est sujette à des chutes de pierres. Comment vous prévenir si vous êtes isolé dans votre monde musical, aussi dopant soit-il ?

 

Tout entendre...

Enfin, la remarque que certains pratiquant feront (et que nous partageons aussi) est la suivante : comment s'isoler de cette nature qui est notre terrain de jeu ?
Autant, la musique barrière des klaxons et autres bruits urbains est compréhensible (mais potentiellement dangereuse), autant courir aux bruits des petits oiseaux, du souffle du vent et du monde de la montagne est tout autant enivrant que l'apport d'un morceau de musique non ?
Enfin, comment entendre les encouragements que la foule en délire clame à votre passage si vous êtes musicalement isolé ?
Votre doux prénom hurlé à poumons ouverts par votre douce ou vos enfants, lors de votre passage au point de ravitaillement sera donc inutile ou inaudible ?
Enfin, autre remarque constructive liée à la non utilisation des écouteurs, le fait qu'une erreur de parcours peut arriver et que si vous êtes phoniquement isolé, cela empêchera les avertissements sonores (exemple du City Trail d'Ajaccio fin 2015)

Faut il continuer à s’entraîner en musique alors ?

S'entrainer en musique
S'entrainer en musique
Puisque la musique sera potentiellement interdite pendant les épreuves officielles, faut il continuer à s’entraîner avec un casque sur les oreilles ?
La question mérite d'être posée.
En effet, si l'entrainement est souvent un moment rébarbatif où la musique permet de mieux accepter les heures de contraintes, est-ce intéressant de s'habituer à cette aide rythmique qui devrait vous manquer lors du moment fatidique de la course ? 
Il n'existe sans doute pas de réponse tranché sur ce point, tant les avis divergent selon les individus.

Ok, mais quelle sanction ?

Run Chic à Porto Vecchio, en musique
Run Chic à Porto Vecchio, en musique
Le règlement est donc très clair : prendre le départ d'une course officielle, inscrite au calendrier FFA, ne sera pas possible si l'on a des écouteurs aux oreilles.

Ok mais comment faire appliquer cette règle ?
D'abord, les trails en Corse sont-ils tous inscrits au calendrier FFA ?
Ensuite que vont faire les organisateurs face à des fidèles participants, qui auront parcourus des dizaines de kilomètres pour venir courir quelques heures sur le parcours et à qui il faudra interdire la participation parce que inconditionnels de la course en musique ?

D'ailleurs, si l'on prend l'exemple du Marathon de New York et les groupe qui jouent live à tous les coins de rue, est-ce une assistance musicale dopante ?

Sans doute, les organisateurs des trails et courses auront des attitudes moins tranchées.
Ok le vainqueur du prochain Trail des falaises ou du semi de Porto Vecchio ne devra sans doute pas avoir un casque sous peine d'être disqualifié (mais d'ailleurs ni Guillaume Peretti, ni le kenyan Keptuami ne courent en musique non ?) , mais on peut penser que l'application de cette réglementation sera plus souple, au moins pour les courses sur route, et pour les pratiquants moyens, ne visant ni podium, ni exploit.

Cela sera sans aucun doute le sujets de longues discussions lors des prochaines courses sur route en Corse comme par exemple le Marathon d'Ajaccio. En effet, début avril cette course (3 distances marathon, semi marathon et 10 km) rentre parfaitement dans le cadre réglementaire de la FFA.
Ce sera l'occasion de courir avec l'équipe de Corsica Sport Travel sur la route des Sanguinaires à Ajaccio, en musique ou pas....














Source : Le portail communautaire Globe runners.fr et le site de la FFA
Photo : Pixabay, Istockphoto et Semi Marathon Porto Vecchio


Rédigé le Vendredi 18 Mars 2016 à 09:14 | Lu 5145 fois modifié le Vendredi 20 Mai 2016

Dans la même rubrique :
< >

Mercredi 13 Mars 2019 - 14:46 Un pack Mer/Montagne

Mardi 5 Juin 2018 - 14:49 François d'haene et Guillaume Peretti

Vendredi 27 Avril 2018 - 12:10 La Presse en PARLE...